UNE BERLINETTE ET QUELQUES DAMES (un sujet époustouflant) 29 mai, 2008
Posté par P7R dans : Récits , 1 commentaireLes jolies filles et les berlinettes vont bien ensembles.
Des Neyret’s girls de l’Ecurie Aseptogyl à Michèle Mouton qui s’est fait connaître en jouant dans la cour des hommes avec sa 1600S il y a eu toujours un lien fort entre les Alpine et les Femmes. Ici plus modestement, en tenant compte du fait que je concubine avec Jaune Vanille depuis 34 ans, que je suis marié avec la même Dame depuis 20 ans, n’importe quel détective en herbe tel un Hercule Poirot de sous-préfecture pourra en déduire qu’il y a eu auparavant 14 ans avec une berlinette, sans …et avec dames de coeur. Il est donc intéressant à travers ces liaisons, et ici je ne veux pas évoquer la partie intime qui me concerne, mais la liaison entre ma Jaune Vanille et ces Dames qui m’ont accompagné un certain temps.
Note de l’auteur : Ce sujet qui me semblait « époustouflant » au départ est devenu par la force des souvenirs qui remontent « brulant » et me laisse sinon désemparé du moins fort prudent dans la manière d’aborder le dit sujet. Alors je réfléchis, je cogite, un pied en avant, le même en arrière ce qui est la meilleure manière de faire du surplace qu’on ait trouvé. Bref tout cela est au point mort, d’autant que je vais abandonner le blog une quinzaine de jours pour cause de Coupe des Alpes.
Et retour de la Coupe des Alpes, le temps me manque encore plus avant les vacances pour aboutir à l’écriture de cet article sur Jaune Vanille et quelques dames qui ont partagé notre vie. Alors patience cela sera pour la rentrée en septembre.
Mais Ordre + contre-ordre = bordel alors finalement avant de partir je me décide à cracher quelques aspects des relations entre ma berlinette et quelques dames, et soyons modestes en nous cantonnant à n’évoquer que le souvenir de celles qui ont eu le privilège de conduire Jaune Vanille.
Quand je regarde dans le rétro je me demande si finalement ma vie amoureuse n’a pas vraiment commencé avec l’arrivée de la berlinette dans mon existence, sans doute car j’étais bourré de complexes, me trouvant gros et trop timide pour emballer. Comme une berlinette cela se mérite j’ai donc perdu une vingtaine de kilos et l’équation sveltesse + berlinette = nanas s’est vérifiée au delà de mes espérances.
Je ne parlerais point de ma première berlinette, la 1600S blanc gardénia de 1972 car les quelques dames de cette période n’ont pas eu le privilège de la conduire et venons en tout de suite à Jaune Vanille qui entre en mes mains en avril 1974 et tout de suite après je rencontre Lauren, une brune aux formes androgynes, possédant une vague ressemblance avec Jean Seberg avec ses cheveux coupés très courts et son jean étroit moulant son fessier de garçon, ayant hérité de ses parents l’amour du cinéma et un prénom en hommage à Lauren Bacall. La première rencontre m’avait frappé la rétine car elle pilotait une Jaguar XK120 accompagné de son mari et d’un bobtail créant dans ma rétine une image fantasmatique. Et quelques années plus tard après la vente de la Jag et un divorce (l’un et l’autre coulant sans doute de source) je la retrouvai avec plaisir et elle le volant de la berlinette beaucoup plus joueur que celui de la Jag. Elle a en particulier sur un parcours Paris-Cannes piloté la berlinette attelé avec le Flying-Dutchman pour me relayer et cela prouve une certaine inconscience de ma part et un joli coup de volant de la sieuse Lauren. En tout cas elle aimait le cinéma et elle voulait vivre « Jules et Jim » en se partageant entre Dieter et moi, comme dans le film de François Truffaut, sauf que je n’étais pas Jules, que Dieter n’était pas Jim et qu’il n’y avait pas un conflit mondial stupide pour nous réunir dans l’amour d’une seule femme. Et puis Dieter était à fond Opel Kadett Rallye et moi A110 cela ne pouvait effectivement pas fonctionner.
Lauren prend la photo avant de se mettre au volant de Jaune Vanille (avril 1974)
Dame Corinne avait 20 ans, était mince, brune avec des cheveux tombant sur ses épaules, vivait à Saigon en avril 1975 quand son père l’a embarqué dans l’un des derniers avions avant l’arrivée des troupes communistes et elle s’est retrouvée chez son frère Jean-Marie, mon ami Jean-Marie, donc mon voisin puisque depuis 50 ans notre relation est basée sur une saine équation, il est mon monsieur « immobilier » , je suis son monsieur « mécanique ». Elle pilotait fort bien la berlinette et nous avons fait de nombreux voyages ensemble et puis elle me l’a emprunté de plus en plus souvent. Comme elle travaillait dans le cinéma, à l’occasion d’un Festival de Cannes elle est partie avec Jaune Vanille pendant 8 jours…et je n’ai pas eu de nouvelles pendant un mois. Angoisse existentielle jusqu’à ce coup de téléphone salvateur de l’aéroport m ‘indiquant l’endroit où était garée Jaune Vanille avec la clé sous la moquette et m’annonçant son départ pour San Francisco avec le nouvel amour de sa vie un américain rencontré sur le Festival…et qui avait été conquis par la conductrice et sa voiture !!! Ce jour là je me suis senti doublement koku.
Dame Corinne une brune au sourire ravageur.(aout 1977)
Dame Nicole avait 25 ans, les cheveux courts, les yeux bleus et elle pilotait une Honda 500 Four, et comme je roulai sur une Honda CBX 1000 6 cylindres c’est sans doute la moto qui nous a réunis au début. Puis quand elle a connu l’existence de Jaune Vanille elle a passé le permis et le jour où elle l’a eu par bravade elle m’a dit : « j’ai le permis, passes moi la clé de ta berlinette » et j’ai accepté et pour ses premiers tours de roue elle a fait l’Etoile et l’avenue des Champs Elysées. J’ai le souvenir d’un voyage d’hiver pour nous rendre avec le FD à Palamos en Espagne et d’avoir été bloqué dans la neige dans les Cévennes chez l’ami Daniel. Puis le retour de Palamos par Bordeaux où nous avions récupéré sa fille Chrystèle et un nounours aussi grand qu’elle les deux installés sur les sièges arrières justifiant l’appellation de 2+2 pour une berlinette. Par la suite Dame Nicole a acheté une R5Alpine qui était une vraie petite bombe avec son moteur joyeux dans les tours, et très endurant . Je me souviens d’un long voyage Paris-Tunnel du Mont-Blanc-vallée du Pô et Gênes pour récupérer un FD tout neuf, aller faire les régates olympiques d’Hyères et retour à Paris. J’ai vaguement souvenir qu’elle m’a quitté pour un gars qui roulait en Ducati, ce qui prouve qu’une berlinette n’est tout de même pas une garantie absolue.Il se trouve que la dite Dame roule désormais en Anglaise-qui-ne-fuit-pas et qu’elle est désormais une lectrice assidue du Blog de JV.
Dame Nicole et ci-dessous Jaune Vanille et le FD coincé dans la neige chez l’ami Daniel dans les Cévennes.
La dernière Dame Anne-Marie a une qualité la constance car cela dure depuis 20 ans même si elle ne peut s’empêcher d’une certaine jalousie à l’égard de Jaune Vanille qui la précède de nombreuses années. Tout a commençé lors d’un week-end moto en Alsace avec deux jeunes camarades Alain (c’est l’équipier de la dernière Coupe des Alpes) et Detlev (devenu depuis le PDG de Porsche France) et le soir à l’hotel où il ne restait plus que deux chambres. Pour des raisons que la raison ignore et qui dans mon esprit était le seul souci de sécurité elle a choisi le plus ancien des 3 cavaliers donc à priori le plus gentleman. Mais dans le monde des Alpine si elle a apprécié en son temps la berlinette, sa préférée est la A310 V6 de1979, achetée par hasard à la suite d’une conversation de bar, voiture qu’elle a piloté avec beaucoup de plaisir et que j’ai fait l’erreur de vendre pour acheter la A610 Turbo qui est devenue aussi la préférence de la Dame ; elle aime à la piloter sauf sous la pluie à cause de la brutalité du turbo.
Dame Anne-Marie se reposant sur l’épaule de son pilote.
Mais les deux »drôles » que nous avons eus Pierre et Lee-Aurore sont encore en age d’apprécier le « confort » des 2 baquets arrières et sont toujours partants pour aller faire un tour de berlinette.
Moralité, il n’y a pas antinomie entre les belles dames et la berlinette même si des esprits chagrins peuvent arguer de l’absence de coffre pour les bagages de la dame, car le plaisr est ailleurs et toutes celles qui ont piloté Jaune Vanille en ont gardé le souvenir à tout jamais, à défaut de celui de son propriétaire, mais sic transit gloria mundi.
EN HOMMAGE A YVES-LOUIS PINAUD (disparition d’un Seigneur) 28 mai, 2008
Posté par P7R dans : Histoire , 8 commentairesDe haut en bas :
- une des dernières photos de Yves Louis, le vieux pirate a encore de l’allure.
- Couverture de son livre, 500000 exemplaires un succès sans précèdent.
- Yves-Louis a pratiqué pendant de nombreuses années, ici en 505, sur son cher lac de Maubuisson.
- Ce jour là cela ne voulait pas rigoler.
- Avec ce corps d’athlète YLP nous faisait rêver.
Le même jour où disparaissait un Seigneur de la pellicule, Sydney Pollack, j’apprenais la disparition à l’age de 81 ans d’une crise cardiaque d’ Yves-Louis Pinaud qui a été le Maître Yoda par l’esprit et l’Arnold Schwarzenneger par le corps de plusieurs générations de régatiers et de « voileux ». Il aimait la Voile dont il a été un grand serviteur, il aimait les Femmes qui le lui rendaient bien, il aimait les voitures de sport (les Alfa-Roméo et les Alpine) il aimait le Jazz (pianiste amateur émérite jouant des boeufs avec des pros sans complexe) il aimait la Vie.
Il aimait la Vie , mais il a vécu plusieurs vies, avec à chaque fois à fond l’aiguille du compte-tours dans la boîte à gants, militaire, puis sportif de haut niveau (sélectionné olympique aux Jeux de Naples en 1960) Directeur Technique National de la Voile (Jeux de Tokyo 1964 et Jeux de Mexico 1968) Technicien de haut-vol touche à tout (conseiller de la première campagne de la Coupe América du Baron Bich, et de Marie-Claude Fauroux, une des premières femmes à avoir participé à la Transat) auteur et journaliste (son livre « Pratique de la Voile » est toujours une référence et a été tirée à 500000 exemplaires) pianiste de jazz. Mais c’est surtout des milliers d’anecdotes, hautes en couleurs, qu’il faudrait narrer pour raconter Yves-Louis et je ne peux bien sûr en hommage à notre Maître Yoda qui avait le corps de celui qui devenu Gouverneur de Californie, m’empêcher de vous raconter ces histoires qui ne pouvaient se dérouler qu’au siècle dernier.
En ce temps là aller de Paris à Kiel au nord de l’Allemagne pour la fameuse « Kieler Woche » était vraiment une expédition et les Fançais aprés avoir traversé le Nord de la France et la Belgique découvraient les autoroutes germaniques où la vitesse était libre…sauf pour les attelages !!! (voiture+remorque limitation 110). Cela ne nous empêchait pas de tenir un bon 130-140 sauf que les conducteurs allemands sont respectueux et avaient tendance à prévenir la Polizei de nos excès ou alors bouchonnaient sur l’autoroute pour nous empêcher de doubler. Ce jour là au volant de son Alfa-Roméo remorquant son Finn, Maître Yves Louis trépignait n’arrivant pas à doubler, maudissant le brave conducteur qui le bouchonnait quand soudain se présente une aire de repos, un coup de 4ème, le moteur qui rugit à 6000 tours, l’Alfa passe à fond au milieu du parking pour ressortir juste devant « l’ennemi » comme une Formule 1 gagnant une place à la sortie des stands. YLP faisait partie de la génération qui avait connu la guerre et pour lui il était inconcevable d’être stoppé dans son élan par un « Spountz ».
Un soir à Paris, à la sortie du Salon Nautique quand ce dernier se tenait au Palais du C.N.I.T à la Défense, un groupe de régatiers se regroupent pour aller diner tous ensemble dans un restaurant perdu au fin fond de l’Ile de la Jatte ; je cite de mémoire quelques participants de cette soirée mémorable : Alain Gliksman, Philippe Soria, Daniel Nottet (l’ami Daniel de mes récits) Alain Draeger, Henri Samuel, plus d’autres que je dois oublier ; la soirée s’avance, je songe déjà à aller me coucher quand YLP se lève pour se rendre sans doute aux toilettes. Que nenni, notre Prince Pirate a trouvé un piano au fond de la salle et à partir de ce moment la nuit est devenue magique et fauve, je découvrais que le bougre était un sacré bon pianiste de jazz tellement bon que le patron a renonçé à annoncer une heure de fermeture.
Mexico, quelques mois avant les Jeux, une délégation française est sur place pour visiter le site d’Acapulco où vont se dérouler les Jeux pour la Voile, délégation dirigée par le Président de la Fédération, un personnage fort prétentieux et fier de l’être. Au dîner devant témoins dont le Colonel Crespin représentant du Ministre des Sports c’est le clash sous forme d’une intervention de YLP : « Monsieur le Président en dehors du respect que je dois à votre titre…vous êtes un c.n!!! » C’est ainsi qu’il quitta sa fonction de Directeur Technique de la Voile.
Quelques années plus tard, dans mon bureau de l’avenue Kléber, siège de la Fédération Française de Voile, où j’officie en tant que Directeur Général, irruption de YLP qui a décrété que je suis expert ès berlinette (Jaune Vanille est dans ma vie depuis quelques années) et qui m’embarque pour une après-midi buissonnière afin d’ aller visiter une 1600S blanc gardénia de 1972 en vente chez un concessionnaire Porsche du XVIème. Parlant un peu boulot et lui ayant fait part de mes démélés avec le Président, égal à lui même : » Tu lui dis respectueusement qu’il est un c.n! Ou si tu attends c’est lui qui te virera ». Trop poli je n’ai pas suivi son conseil, et quelque temps plus tard j’ai été viré.
Régate de 505 sur le lac de Maubuisson, au sud de Bordeaux. YLP et son équipier ont fait toute la course en tête et en vue de la ligne d’arrivée tombe dans un trou d’air, se faisant coiffer sur le fil par un voilier profitant d’une petite risée adonnante. De rage, car en plus il s’agissait d’un « chabert » (dans le langage imagé de ‘ YLP, un mauvais) il tape du poing et enfonçe le caisson y emprisonnant son bras jusqu’au coude.
Ainsi était Yves Louis Pinaud, raleur, charmeur, magicien et avant tout amoureux de la vie.
LE JAUNE EST MIS (il n’y a pas que du Jaune vanille) 26 mai, 2008
Posté par P7R dans : Humour , 5 commentairesDe haut en bas : La A110 de PopOff entourée d’une autre berlinette et d’une V6GT – Jaune Vanille de retour de la coupe des Alpes 2007 en son jardin – Triumph Spitfire vu à Gazo – l’A310 fraichement toute jaune de Mumu – Coach DB Panhard vu à Gazo – A110 1300G à Gazo – une autre très rare A110 1600SC en jaune vanille 3424 vu dans les Vosges – A610 devant l’usine Alpine à Dieppe – Rare Lotus Esprit vu à Gazo -
COUPE DES ALPES 1958 (une victoire franco-italienne) 23 mai, 2008
Posté par P7R dans : Histoire , 8 commentairesDe haut en bas avec le charme discret et nostalgique des photos en noir et blanc :
- le fringant Bernard Consten sourit à l’objectif au moment du triomphe -
- Consten et Clarou avec leurs équipiers et les 2 Alfa victorieuses -
- l’Alfa Giuletta de Clarou et Gelé passe au sommet du col du Gavia à 2621 mètres d’altitude -
- l’Alfa-Roméo Zagato de Consten-Delageneste dans l’un des 49 virages du redoutable Stelvio -
- Claude Storez et sa Posche Speeder.
Sur ces photos d’époque on peut apprécier l’état des routes renforcant quelque peu les difficultés pour la mécanique et les hommes.
Cette année la Coupe des Alpes, version Historic, fête le 50ème anniversaire de la victoire de Bernard Consten équipé par Roger Delageneste sur Alfa-Roméo Veloce carossée par Zagato et préparée par le sorcier Conrero, victoire fêtée de la meilleure manière qu’il soit puisque le même Bernard Consten sera au départ à Evian le 12 juin prochain avec la même voiture. Que d’émotions en perspective.
Pour l’édition 1958 les britanniques (Jaguar, Triumph, Austin-Healey, Sunbeam, Jaguar) étaient venus en force puisqu’ils représentaient les deux tiers des engagés (seulement 3 voitures françaises), mais aprés 3800kms sur le parcours Marseille-Gap-Megève-Brescia(Italie)-Marseille comprenant le passage de 26 cols, seulement 25 équipages arrivaient finalement et on assistait à un triomphe de l’industrie italienne, puisque Alfa-Roméo remportait le classement par équipe, en classant 3 voitures aux trois premières places.
Avec le Marathon Liège-Rome-Lège, la Coupe des Alpes était sans doute l’une des épreuves les plus dures pour la mécanique comme pour les équipages, car il s’agissait d’une épreuve de 4000kms quasiment non-stop avec presqu’uniquement des routes de montagne et c’est bien souvent dans la dernière étape, à la suite des avaries mécaniques et des coups de pompe des équipages que la décision se faisait ; c’est dans ces conditions que Bernard Consten se défaisait de son rival le plus dangereux Claude Storez sur Porsche speeder (suite à une casse mécanique) et des autres concurrents , beaucoup étant contraints à l’abandon dans la montée du redoutable Passo Di Croce dans les Dolomites italiennes sous un violent orage entrainant des chutes de pierre sur une route étroite et tourmentée.
A propos de ce col il me revient un souvenir trés personnel. Il y a quelquues années devant me rendre à Rome pour une convention BMW moto, mon esprit naturel de contradiction et mon goût immodoré pour la zigzagodromie m’avait amené à négliger le voyage organisé par le fabricant et à convaincre quelques camarades de se joindre à moi pour traverser les Alpes et les Dolomites à moto histoire de se faire des souvenirs pour nos vieux jours. Comme les Mousquetaires nous étions quatre, encore que vu les conditions rencontrées dans le passo di Croce il faudrait mieux évoquer les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, à savoir Bertrand de Levallois Motos, Charles-Henry de Daniel motos, Patrice de Saint-Maur motos et l’auteur. L’orage nous avait surpris dans la montée et parmi les éclairs qui éblouissaient nos rétines, les coups de tonnerre qui vrillaient nos tympans, nous essayions en survie de tenir nos machines sur la route entre les torrents de boues et les projections de blocs de pierre, oscillant entre Charybe (la montagne) et Scylla (le ravin) conscients que l’arrêt était interdit, le salut consistant à maintenir la moto dans le sens de la marche. Et miracle à l’italienne au sommet du col, un soleil digne de celui d’Austerlitz et un refuge dans lequel il nous fut servi un chocolat à indice d’octane de cacao tellement fort que la cuillère pouvait tenir debout !
Pour en revenir à la Coupe de 1958 le triomphe de la marque milanaise était complétée par 2 Giuletta derrière B.Consten, celle du français Clarou et celle de l’allemand Riess, les accessits pour les voitures anglaises avec la coupe des Dames pour l’Austin-Healey de Pat Moss (la soeur de Stirling), une seule voiture française l’ID19 de l’équipage Capravesne-Bobrowski figurant à l’arrivée. La période des Alpine ne devait venir que 10 ans plus tard.
LES JOYEUX CULBUS (il n’y a pas que le cul-buteur- dans la vie) 21 mai, 2008
Posté par P7R dans : Technique , 6 commentairesDans un moteur la partie visible de l’iceberg, la rampe des culbuteurs.
Après le réglage des carburateurs et le calage de l’avance (voir les articles) le réglage des culbuteurs constitue le 3ème coté du triangle de base du bon fonctionnement d’un moteur.Et quand les culbuteurs jouent des castagnettes, (sauf pour les Fasa peut-être ?) il devient urgent d’intervenir, mais point trop ne se précipiter il faut car il vaut toutefois mieux un peu trop de jeu aux soupapes que pas assez,car vous avez bien compris le jeu des culbu commande celui des soupapes.
Pour le réglage du jeu des soupapes, il y a deux systèmes principaux, les pastilles et les culbuteurs. Le réglage des pastilles a l’avantage de ne pas se dérégler et l’inconvénient d être assez complexe quand il devient nécessaire d’intervenir. A l’inverse le réglage des culbuteurs est assez facile à faire, mais corollaire il faut le faire plus souvent.
Vue inhabituelle du moteur de l’intérieur de la berlinette avec les rampes de culbuteurs.
Outillage et consommables : jeu de cales, clé de réglage des culbu et tube Loctite joint bleu (on peut aussi utiliser le joint noir, mais le bleu va si bien aux Alpine, et Loctite n’a point fait de joint jaune!) En fait ce joint permet de remplacer le joint d’origine en liège, désormais introuvable et qui était délicat à mettre en place, fragile et pas très efficace question étanchéité.
Ma technique personnelle : déposer la tête d’allumeur, les bougies, la trappe d’accès intérieur, et le cache culbu en alu. On peut le faire sans démonter les bougies et la tête d’allumeur, mais c’est moins pratique, et puis cela permet par la même occasion de régler, nettoyer, ou tout simplement remplacer bougies et vis platinée. Pour faire tourner le moteur on peut mettre en prise (en 5ème) et pousser ; mais à l’usage et pour une meilleure précision il vaut mieux agir sur la poulie en bout de vilebrequin en utilisant une clé de 30.
Réglages recommandées par l’usine : réglage des culbuteurs à froid, Admission 0.20, Echappement 0.25
Ordre des réglages : (selon l’ordre d’allumage 1-3-4-2)
Soupape Ech. Cyl.n°1 ouverte : réglage Adm.Cyl.n°3 et Ech.Cyl.n°4
Soupape Ech.Cyl.n°3 ouverte : réglage Adm.Cyl.n°4 et Ech.Cyl.n°2
Soupape Ech.Cyl.n°4 ouverte : réglage Adm.Cyl.n°2 et Ech.Cyl.n°1
Soupape Ech.Cyl.n°2 ouverte : réglage Adm.Cyl.n°1 et Ech.Cyl.n°3
On essaie de ne pas se tromper comme cela m’est arrivé une fois en confondant ADM et ECH, on utilise les cales 0.20 et 0.25 et on règle chaque culbuteur selon tableau ci-dessus, pour ma part la cale bien serrée entre culbu et tige de culbu, avec l’outil spécial de réglage des culbu; cela peut se faire avec une clé à oeil et une petite pince mais c’est plus délicat question précision. Et on refait l’opération une ou deux fois pour être bien sûr. Après avoir nettoyé le cache culbu, il faut enduire le plan de joint de la pate loctite bleu, en quantité à bien doser, pas trop, mais assez ; pour ma part j’utilise un pinceau ayant la largeur du plan de joint ou tout simplement une allumette. Le plus délicat va consister à mettre le cache culbu en place en évitant que le plan de joint et la pate bleue accroche les tiges de fixation. (c’est plus facile quand la tête d’allumeur est déposée) ; une fois ce cache culbu en place, mettre les 3 écrous et serrer ce qui va faire sortir sur le coté la pate bleue .C’est aussi la raison pour laquelle il ne faut pas trop tartiner car s’il y a un trop plein extérieur (pas grave) il y a aussi un trop plein intérieur et le risque que des morceaux de pate se détachent pour aller boucher les conduits d’huile. Le temps de remonter les bougies, la tête d’allumeur, de positionner les fils de bougies, de caler l’avance, la pate est bien sèche et on peut enlever avec un tournevis ou une lame de couteau le trop plein de loctite.
L’outil spécial de réglage des culbuteurs et le jeu de cales (0.20 ADM et 0.25 ECH°
Normalement quand on met le moteur en route, il démarre au quart de tour et le bruit est harmonieux. Autrement avant de paniquer vérifier que les fils de bougies sont dans le bon ordre.
Quand tout est fait comme indiqué dans l’article cela démarre au quart de tour, vérifier qu’il n’y a pas de fuite le long du cache-culbu.
PS : Kobe vient de m’envoyer sa contribution sur la correction de texte, son sécateur n’a pas chômé, car malgré lecture et relecture il restait une demi douzaine de fautes, coquilles et autres Far »iboles ».
PS : PhL me fait remarquer que le réglage (soit de l’avance, soit des culbuteurs) en poussant la voiture en prise ou en tournant la poulie de vilebrequin ne change en rien les résultats ; je pense pourtant (sans doute à tort) que le cumul de tous les jeux (cardan, BdV, vilo) nuit à la précision du réglage final.
PS ; toujours de PhL un conseil : mettre la pate loctite sur le cache-culbu, mettre du gras sur la portée de la culasse, ainsi il se fait un joint permanent qui reste collé au cache-culbu lors du démontage suivant.