MOHICAN CORSICA CUP 14 septembre, 2010
Posté par P7R dans : Récits , 15 commentairesC’est à un voyage en trois dimensions, que dis je en trois planètes, corse, mohicane et alpine, que je vous convie avec cette suite de chroniques « corsicaines » qui vont vous relater les aventures de 4 Alpine voguant de conserve avec une « diabolica red » R5 Turbo II un peu, beaucoup passionnément spéciale. Il est bon d’ajouter que ma paresse habituelle (et l’excuse d’un canal carpien handicapant, sans oublier le chat farceur qui a « humidifié » mon clavier de PC) m’a fait prendre du retard à l’allumage et que le Barde A (barde autoproclamé P7R) a été fort bien suppléé par le Barde B (barde de secours JlB) et je conseille donc aux lecteurs impatients de se connecter sur le lien http://alpinerenault.free.fr/outils/forum/viewtopic.php?f=28&t=23142 . D’où l’intérêt au passage dans le cas où nos vaillants moteurs sont sans double arbres à cames en tête (DOHC) d’avoir Deux Bardes en Concurrence (DBEC). Et comme donc le Barde B a déjà et fort bien chronoliquement chroniqué je me vois contraint de peindre enquelques sortes par petites touches, comme les impressionnistes le résultat ne pouvant s’apprécier qu’au final.
On me demande souvent l’origine de la Mohican Cup (il y a une éditon hivernale et une éditon estivale) qui est je le rappelle une manifestation informelle, sans organisation lourde, sans réglement, sans assistance, avec pour philosophie l’application du trident autoproclamé : « on roule, on bouffe, on boit ». Quand j’ai pris ma retraite en 2005 j’ai redécouvert ma berlinette et j’ai donc décidé de me gaver de rallyes hsitoriques comme le rallye de Paris, la Coupe des Alpes et bien entendu j’ai envisagé une participation au Monte-Carlo Historic. Toutefois aprés 3 participations heureuses à la Coupe des Alpes en 2006,2007, et 2008 j’ai dû me rendre à l’évidence le budget requis faisait exploser mes possibilités financières..alors le MC Historic il n’en était même pas question. Puis la rencontre avec PhL, l’un des piliers du FAR (http://alpinerenault.free.fr/outils/forum/ qui avait suivi la même démarche, et d’autres passionnés, des jeunes comme Fred (de Londres) qui entretient avec son frère une pléthorique écurie, avec Stéphane (propriétaire d’une rare 1600SI vert émeraude) ou des toujours jeunes comme Daniel qui a restauré de A à Z une A110 1300 version V85 qui est désormais dans un état « plus mieux » qu’à la sortie d’usine, a débouché sur cette organisation informelle, l’auteur de ces lignes se réservant le droit de propriété sur l’appellation non controlée à savoir « Mohican Cup ».
Lors de la Winter Mohican Cup de février 2010 courrue en parallèle avec l’officiel Monte Carlo Historic, c’est Fred (de Loàndres ) je crois qui a lançé l’idée : » et pourquoi pas une Mohican Cup en Corse ? » et…il en sera sévèrement puni en ne pouvant pour des raisons person nelles y partciciper, snif snif snif alors pour lui je vais vous narrer par touches successives et complémentaires ce que vous avez manqué.
Le terrain de jeu.
La Corse et l’Alpine, c’est presque « pléonasmistique » ou devrai je dire « pléonasmythique », car si la berlinette tient son nom du souvenir de son créateur Jean Rédélé de ses exploits en 4 CV dans la Coupe des Alpes, il est probable toutefois que c’est la Corse qui a fait la légende des Alpine en rallye à la grande époque des 3 mousquetaires : Andruet, Thérier, Nicolas…et le 4ème bien sur Darniche, et il faudrait en citer tout plein d’autres comme par exemple les pilotes du coin Orsini, Manzagol. Vous avez compris, amis lecteurs que l’Alpine est à la Corse ce que Roux est à Combaluzier ou Jacob à Delafon, c’est à dire indissociable. On dit qu’en Corse il y a 18 virages au kilomètre, notre Tour de Corse ayant compté environ 1000kms cela nous donne 18000 virages dans les bras.
Croyant bien faire nous avions choisi la mi-septembre pour notre expéditon pour éviter un traffic routier et estival rendant le plaisir de piloter fort probléùatiques sur des routes virevolteuses et sinueuses à souhait. Mais nous avions oublié que le troisième âge fait le même raisonnement et utilise cars, camping-cars et caravanes, et une première journée « catastrophique » surtout pour le moteur en surchauffe de Jaune Vanille dans les calanques de Piana, nous a convaincu de nous rabbattre dans la solitude de l’intérieur et d’attaquer ces cols qui ont fait la réputation du Tour de Corse.
Jaune Vanille au sommet du Col de Virgo, les cyclictes sont admiratifs, mais la réciproque est vraie.
Les participants.
Pour des raisons d’intendance, notre organisation basée sur un camp de base avec des boucles quotidiennes, limite le nombre de participants à moins de 10 et pour l’expéditon corse, Alpine et une cousine se sont retrouvées au point de regroupement à Hyères, chez les chaleureux Brigitte et Daniel (voir au chapitre des Hotes). Alors par ordre d’entrée en scène :
Daniel a restauré cette A110 1300 de A à Z ; c’est un modèle V85 avec moteur origine R12TS amélioré avec toutes les possibilités de l’époque qui doit développer 80 CV DIN et qui possède un bon raport poids/puissance. Vous pouvez admirer le résultat c’est encore plus beau qu’à la sortie usine. Pour admirer le moteur il est conseillé le port de lunettes de soleil.
PhL pilotait sa 1600S de 1971 ou 72, toujours dans la même maison depuis l’origine avec moteur 1565cm3 et double carburateurs Weber. Pour l’expéditon corse PhL avait monté un nouveau moteur 1596cm3 avec AAC retaillé et devant développer 150 CV.
On ne présente plus Jaune Vanille, une 1600SC de 1974, utilisée par P7R depuisson achat la même année avec un ùoteur totalisant 167000kms…sans ouverture.
Suite au forfait de Fred (de Londres) avec sa 1600S, il a été fait appel à JLB, Modérateur du FAR, photographe émérite, ancien rallyman sur berlinette et qui est venu avec cette A310 V6 150CV avec un moteur « in-cas-sa-ble ».
Le béotien penserait à une erreur de casting, mais la R5 TurboI a aussi sévi en terre corse et son engagement parmi les Mohicans ne saurait en aucun cas avoir un caractère blasphématoire, d’autant qu’elle était pilotée avec maestria par Frère Dominique de l’Abbaye des Frossard en terre limousine et surnommé par PhL « le Mignotet périgourdin du polyester ». Le modèle utilisé avait le kit moteur 200CV, un autobloquant et une boite à crabots.
Nos hôtes.
Avec notre organisation souple et informelle l’importance et la qualité des hôtes est primordiale et ma prose aussi laudative soit elle ne pourrait définir la chaleur, la générosité et la passion rencontrée lors de notre périple. Alors voici en ordre d’entrée en scène :
Jean-Marie (alias Jodel sur le FAR) et sa femme Maryse méritent une double palme car ils ont reçu la visite des « hordezalpines » à l’aller comme au retour vu qu’ils se trouvaient à mi-parcours pour les Parisiens . Nous avons payé notre écot en leur faisant essayer Blue Banana et Jaune vanille ce qui leur a donné l’envie d’accélérer la restauration de leur 1600S qui attend dans la grange.
Le regroupement et l’éclatement des participants s’est faite chez Brigitte et Daniel qui ont fourni ainsi deux foix (la double peine ?) hébergement et restauration le tout avec sourire, charme et…efficacité ; surtout si on ajoute que nos charmants hôtes ont aussi assumé la partie administrative (Corsica Ferries et hébergement en Corse). Bravo pour ce sympathique et chaleureux couple hyérois.
Notre camp de base se trouvait à Tiuccia au bord de la mer à une trentaine de kilomètres d’Ajaccio, hébergement trouvé et recommandé par l’ami Gérard Sacco (merci Gégé) et géré par notre homme orchestre, le père François tailleur de pierre – maçon – boulanger – restaurateur – hotelier – pizzaiole – mécanicien – rallyman. Aidé de sa fille Maureen en cuisine et de sa soeur Tatieà l’hotel il a tout fait pour nous faciliter le séjour, intervenant le matin dans l’établissement du parcours et aussi le soir mettant à notre disposition son garage niché dans la montagne comme réserve de pièces et pour bricoler.
Notre père François dans un de ses meilleurs rôles (photo JLB)
Au retour, lors de l’éclatement final, nous avons été reçus par Dominique Charles Ottavi (Doch sur le FAR) et sa charmante épouse Claudie dans leur propriété de la Farlède prés de Toulon. Dominique était ravi de retrouver des berlinettes lui qui a couru sur ce modèle (et aussi en R8 Gordini) et qui le raconte si bien dans son livre de souvenirs « Mes autos émois ». (voir ce lien :http://alpinerenault.free.fr/outils/forum/viewtopic.php?f=63&t=22425)
Sur le chemin du retour pour les parisiens, Georges le copain de régiment à Avignon, Daniel le copain des années régates dans les Cévennes et notre cher « Park des Collines » dans la Drôme étant tous indisponibles et/ou complets il nous a fallu avoir recours à une adresse loutrelienne qui a eu le bon goût de retrouver la trâce d’un vieux copain amateur de berlinbettes et de voitures de caractère, autoproclamé chatelain de Buis les Baronnies car régnant sur un nid d’aigle qu’on ne peut atteindre que par une route pour berlinette avec carter inférieur renforçé et d’où par temps clair on peut admirer le Ventoux. Philippe et son épouse nous ont reçu à bras ouverts malgré le coté improvisé, et l’écot a été payé comme d’habitude par un bon restaurant et l’essai comparé de Jaune Vanille et Blue Banana, effectué par notre hôte toujours enthousiasmé par le pilotage de ce joujou extra qu’est la berlinette. L’homme ne peut être foncièrement « mauvais » lui dont le parcours professionnel l’a emmené de cadre supérieur dans une grosse boite de pub à cultivateur d’oliviers dans la Drôme en passant par récoltant-négociant dans le Comtat Venaissin.
Les pannes.
Dans une voiture moderne la panne est rare…mais sans recours autre que l’appel au service assistance du constructeur, alors que rouler en ancienne nécessite le recours à ses propres compétences, encore que selon le « Petit Loutrel Illustré » « une panne n’est jamais qu’une opportunité d’améliorer le produit« . Dans la pratique si on met de coté la R5 Turbo I venu sur remorque avec un camion atelier, la V85 de Daniel refaite à neuf, et la A310V6 de JlB doté de ce V6 PRV tant décrié mais quasiment incassable, le match des pannes s’est joué entre la « Blue Banana » de PhL et la « Jaune Vanille » de P7R.
Dans le parcours de liaison, Blue Banana a perdu sans doute entre Buxy et Villefranche un embout de silencieux d’échappement et Jaune Vanille l’étanchéité de son cache culbuteurs. Match nul 1-1.
A Cussy les Forges 2 embouts, à Hyères 1 embout. L’automobiliste qui a pris cet objet en pleine tronche est prié de le retourner à son envoyeur dans les meilleurs délais.
Petite séance d’étanchéification chez l’ami Daniel à Hyères.
Dés la sortie du ferry Ajaccio Jaune Vanille reprenait insidieusement l’avantage avec un bruit de roulement dans la roue arrière droite qui se révèlera être la mise en travers de la barette anti-bruit des plaquettes de freins. JV/BB 2_1
Avec le cric gracieusement prêté par l’Abbaye Frossard, sponsoeur du Frère Dom (si,si nil fallait l’oser !) et selon la philosophie loutrelienne « jeter par dessu bord tout ce qui ne sert à rien » le jeu de barettes anti-bruits est enlevé via la poubelle.
Lors de la première journée Jaune Vanille confirmait rapidement l’avantage profitant des embouteillages provoqués dans la corniche des calanques de Piana par l’afflux du troisième age à vélo, à pieds, en car, en camping-cars et caravanes, le moteur s’est mis à chauffer avec refoulement grave du vase d’expansion. Le soir à l’étape aprés une bonne purge, un passage par l’atelier du Père François, le recours au stock de PhL (il est conseillé de lire le lien:http://alpinerenault.free.fr/outils/forum/viewtopic.php?f=7&t=23213) et la remise en place du joint du vase d’expansion qui avait dû se faire la malle il y a quelques lustres, le moteur avait retrouvé sa température de fonctionnement. JV mène devant BB 3 à 1.
Alors que JV est en état de survie, un quidam accoste PhL et Frère Dom pour dire qu’il a possédé et une berliunette et une R5 Turbo. Le soir à l’étape l’assistance s’occuppe de rétablir le niveau de liquide de refroidissement.
Lors de la 3ème journée dans la montée du col de Verde, en plein milieu d’un chantier de forestiers , PhL décidait de revenir dans le match avec disparition de sa commande d’embrayage entrainant l’immobilisation de sa Blue Banana . Devant l’impossibilité de réparer sur place, Frère Dominique se farcissait 80 kms en passant lles vitesses à la volée pour retrouver le camp de base et les possibilités de l’atelier du Père François. JV ne mène plus que 3 à 2.
Au col de Verde PhL aidé par Daniel constate les dégats : rupture de la chape de liaison entre le cable et la pédale d’embrayage. Une fois la chape refabriqué dans l’antre du Père François il ne reste plus à PhL qu’à refixer le tout. Facile disaient les témoins de la scène !!
Enfin l’avant dernier jour dans un louable effort pour égaliser PhL gavait son moteur d’huile ce qui associé à une jauge flottante a provoqué un début d’incendie et des fumées inquiétantes pour ceux qui s’efforcaient à le suivre.
On voit nettement l’amorce de brulure sur l’avant dernière turbulure.
L’Heure de la prière.
Quand on roule en ancienne, et même si les berlinettes sont des voitures relativement sûres, il est parfois nécessaire et même recommandé de se livrer à des exercices de génuflexion pour invoquer ses Saints ( Saint Christophe le patron des voyageurs, mais surtout Saint Cybard l’Ermite de Tremolat en Dordogne qui a laissé son nom à une abbaye sise à Angoulême et à un café sis à Trémolat, café qui par un glissement sémantiquement mystérieux se nomme le « Zanzibar »). Voici preuves à l’appui quelques Mohicans surpris dans cet exercice.
Daniel s’incline devant Sainte Cigogne sous le regard approbateur de Mohicans et Mohicanes.
Zut ! JlB a oublié son tapis de prière !
Frère Dominique invoque les manes de Saint Cybard, ermite de Tremolat en Dordogne.
PhL, courageux sans tapis de prière les genoux posés sur le ballast agressif.
Bigre, le sol est bas pour sa genuflexion, semble penser P7R, se rappelant cette pensée profonde de Saint Cybard : « un peu de futilité permet de supporter la cruauté du monde ».
(article en cours )