SORTIE DE ROUTE POUR JAUNE VANILLE (grande première !) 3 février, 2011
Posté par P7R dans : Histoire , 97 commentairesEn ce funeste dimanche 30 janvier de l’année 2011 au mitan de la journée, après avoir échappé aux pièges (mi neige, mi-sec) du col de l’Echarasson dans le Vercors, à la sortie du tunnel des Roussets, dans la première épingle à droite du col du même nom P7R meurtri et contrit dans son amour propre a fait un tout droit dans le muret fracassant l’aile avant gauche de Jaune Vanille, la vaillante berlinette avec laquelle il concubine depuis 36 ans, une perte de virginité en quelque sorte. Le pilote assume totalement l’erreur de pilotage car avec une 1600SC (chassis avec arrière de l’A310) il faut entrer dans une épingle debout sur les freins pour charger le train avant puis balancer le volant pour provoquer le passage de sous-virage en survirage et contrôler la dérive avec le contre-braquage et l’accélérateur. Or P7R sans doute distrait a tout fait faux : pas de freinage, pas d’appel contre-appel et surtout une fois le sous virage patent il a freiné au lieu d’accélérer.
L’ami Patrick surnommé numéro II (pour ne pas confondre avec P7R) examine les dégats : anti-brouillard explosé, clignotant idem, aile délaminée, parechoc choqué et sans doute une bielle de direction faussée. Haut les coeurs c’est du costaud une Alpine.
Première réaction à chaud du propriétaire-pilote : « trop vieux, trop con, Jaune Vanille est à vendre en l’état! » Propos outranciers s’expliquant par la vexation profonde du sus-dit et rapidement démenti suite à un powpow réunissant les Mohicans participant à la Winter Mohican Cup (voir par ailleurs) powpow débouchant sur une série de décisions sans appel à savoir : primo : fêter dignement l’évènement en sabrant le champagne sur le thème « une sortie de route tous les 36 ans cela se fête », deuxio : la voiture étant en état de rouler rallier après la WMC la Drôme à la Dordogne pour se rendre en pélerinage à Tremolat où sévit notre « Mignotet de la carrosserie » à savoir Frère Dom présent sur le lieu du crime de lése majesté.
Les Mohicans en train de sabrer le champagne à l’entrée de Die avec Jaune Vanille shootée sur le bon coté avec ses copines de jeu. Frère Dom au téléphone prévient les populations locales de la venue des Barbares.
Dans le souci louable d’atténuer ma douleur, douleur fort bien supportée par les autres selon PhL j’ai regardé le site de l’A.C.Monaco avec les photos prises des différents concurrents et j’ai pu apprécier de nombreuses touchettes artistiques de l’avant avec une répartition équilibrée à gauche et à droite. Il semblerait donc que la pratique du sousvirage involontaire ne soit pas le strict apanage de P7R et surtout que dans un souci de juste répartition les propulsions comme les tractions soient concernées dans un égal partage. Sans omettre l’impressionnante sortie de route de la berlinette d’Eric Comas, berlinette auprès de laquelle l’état de la carrosserie de Jaune Vanille fait songer à la différence qui peut exister entre un fruit pelé et une compote.
Et je cite PhL citant le grand Walter Rohrl aussi efficient avec une traction qu’avec une propulsion : « le sous-virage c’est quand je vois l’arbre que je vais percuter, le survirage c’est quand je ne vois pas cet arbre »
La berlinette d’Eric Comas après une violente sortie de route, P7R ne sent plus tout seul !
Depuis la vaillante berlinette accidentée (défigurée ?) a fait le pèlerinage de Tremolat ralliant les 600 kms qui séparent la Drôme de la Dordogne avec cette consigne de prudence « vas y très mollo vers Tremolat » et bruler quelques cierges devant l’autel de Saint Cybard ermite de l’endroit et remettre JV aux mains expertes de notre sorcier-spécialiste le bon Frère Dom. Prudents nous avons quitté le maitre des lieux sur un hébraique : » A l’année prochaine… »
Jaune Vanille : c’était AVANT au temps de sa splendeur.
C’est Jaune Vanille APRÈS, défigurée et meurtrie.
Festival de touchettes :les copains photographes comme Daniel, Manfred, JLB ont pris quelques photos pendant le Monte-Carlo Historic et me consolent en quelque sorte, la mode de la touchette avant est de saison.
Et cette fois c’est VRAIMENT une sortie de route avec mise sur la casquette sur le grand air : « descendez ! on vous demande ! ».
Mon P7R tu n’es pas tout seul tu sais !!!
La résurrection de Jaune Vanille.
Voici quelques nouvelles amenées par le vent de suroit en provenance du Périgord lointain. Il a fallu un certain temps et même un temps certain pour que le Grand Sapiteur Sans Peur et Sans Reproche désigné et mandaté par la Compagnie d »Assurance, la sus dite fort surprise d’ailleurs par ma déclaration(« diantre, un seul sinistre en 36 ans, voila qui est louche, il est urgent de lançer une enquête ! ») arrive donc en pélerinage à Tremolat et sous l’égide de Saint Cybard, et mande à son tour Frère Dom surnommé par les aficionados de la fibre le « Mignotet du polyester » pour lancer les travaux de reconstruction de la face avant.Voici les toutes premières photos qui risquent toutefois de heurter les âmes sensibles et elles sont donc à voir aprés avoir pirs toutes les précautions habituelles : lunettes noires, kleenex, douceurs sucrés et elixir.
Une fois démontés tous les accessoires, la face avant dévoile les outrages des ans et du muret fort mal placé.
Les mains du Sorcier de Tremolat sont passées par là : JV (Jaune Vanille) retrouve son aspect JV (Jeune Vierge).
Mais il fallait compter avec le coté perfectionniste du « Mignotet du polyester » qui une chose entrainant l’autre a décidé de refaire le nez de requin fort abimé selon lui par la participation de Jaune Vanille à Paris-Dakar (????) en fait les conséquences douloureuses du franchissement des innombrables « gendarmes couchés » qui ont fleuri ces dernières années jusque dans les villages les plus reculés de notre beau pays.
Vu du nouveau visage de Jaune Vanille après sa reconstruction faciale.
Toutefois notre sorcier tremolacois jouant le rôle de Grand Inquisiteur a débusqué dans la partie arrière droite des séquelles fort facheuses de la vie dissolue de cette berlinette quand elle tractait (si,si,si) un attelage comprenant remorque et voilier de compétition) avec un mémorable tête à queue sur l’autoroute à hauteur de Montelimar en janvier 1975 agrémentée il y a 2 ans par une sodomie de la part d’un gros 4*4 teuton et turbo-diabolisé. Résultat de tout ceci le manchon du faux chassis arrière qui tient la coque est dans l’état suivant :
Wow ! on imagine que le manchon a été tordue par les contraintres anormales, la résine qui enrobe le dit manchon s’est fissurée, l’eau projetée par la roue arrière s’est pernicieusement introduite dans le manchon et voici le travail ?
Le sorcier a amputé, soudé ,repeint et il ne reste plus qu’à noyer l’ensemble dans la résine.
Mais « sur l’écran noir de mes nuits blanches » il m’arrive de cauchemarder en voyant cette image terribble qui risque de vous faire frémir, comme si la sortie de route avait été nettement plus drastique.
Le muret aurait il été plus abrasif que ce que P7R a ressenti ?
Les mois ont passé, sous les mains expertes du sorcier de Trémolat et celles du Picasso de Bergerac, la bverlinette a repris des formes et des couleurs comme l’attestent les photos ci-dessous et au moment de taper ces lignes Frère Dom s’est lançé dans le long remontage de toutes les pièces.
En cours de préparation dans la Carosserie Périgourdine à Bergerac.
Ciel ! JV a viré au bleu ! en fait une couche d’apprêt pour préciser les lignes de crêtes.
Ouf : Maître Picasso a choisi le bon jaune, un peu pastis sans doute à priori mais aprés séchage le résultat va être à la hauteur des espérances de P7R.
de retour chez l’Ermite de Trémolat, sur remorque, et encore dépouillée, JV a bien retrouvé sa couleur oiginelle code 3024 pour Jaune Vanille.
Le temps a passé et depuis Jaune Vanille est retournée au bercail toute pimpante dans sa nouvelle robe. Son propriétaire vit désormais dans des angoisses existentielles dans la crainte d’abimer cette sublime peinture et il redoute moucherons, gravillons et tous objets non identifiés mais abrasifs. Mais dans quelques années il n’y fera sans doute plus trop attention.
Frère Dom se receuille devant la qualité de son travail.
(article en cours)